A Chamrousse, le mois de mars est idéal pour ceux qui veulent apprendre à reconnaître les traces d'animaux. D'abord grâce à un accroissement de leurs activités après une période de "survie" au cœur de l'hiver, ensuite parce que la moindre chute de neige sur la sous-couche hivernale durcie constitue une situation idéale pour observer des traces bien dessinées.
Les traces les plus courantes et les plus nombreuses sont laissées par le lièvre variable (Lepus timidus) ou le lièvre brun (Lepus europaeus). Ces animaux se déplacent par bonds, pouvant atteindre jusqu'à 5 mètres s'ils descendent une pente.
Leurs empreintes ressemblent à un "Y", les pattes postérieures formant l'avant de l'empreinte. En effet, lors des sauts, les pattes de devant sont repliées sous le poitrail et touchent la neige en dernier.
Mais les traces de déplacement ne sont pas les seuls indices. Lors de leur nourrissage d'écorce et de bourgeons d'arbustes, ils sectionnent l'extrémité des branches aussi bien que le ferait un sécateur. Enfin, leur crottes parfaitement rondes et très dures persistent très longtemps et résistent même à la pluie.
Des traces plus intrigantes, car paraissant soudainement, toujours près d'un arbre, pour réapparaître parfois assez loin sont celle de l'écureuil roux (Sciurius vulgaris) ou de l'écureuil gris (Sciurus carolinensis). Leurs formes ressemblent à celles du lièvre, mais sont plus trapézoïdales et surtout beaucoup plus petites et moins profondes. A noter que l'écureuil gris, "importé" d'Amérique du Nord a tendance à remplacer petit à petit l'écureuil roux autochtone pourtant beaucoup plus beau.
Une autre trace presque rectiligne, où les pattes sont regroupées par deux, légèrement décalées, mais généralement se touchant, signale la présence d'une mangeuse, entre autres, d'écureuils : La martre des pins (Martes martes). Longtemps considérée comme nuisible, elle vient d'être récemment protégée en Isère par un arrêté préfectoral. Essentiellement nocturne, elle est très difficile à observer malgré sa grand taille (800 g. à 1,7 kg)
Une trace en forme de sinusoïde très atténuée trahit le passage cette fois d'un mangeur essentiellement de petits rongeurs : Le renard commun (Vulpes vulpes). Son activité est également surtout nocturne, mais il n'est pas rare de l'apercevoir de jour, surtout le matin de bonne heure. Il est assez commun, comme son nom l'indique, et la nuit n'hésite pas à venir au cœur de la station de Chamrousse pour chercher des reliefs de repas laissés par les touristes.